mardi 30 octobre 2012

La lune est soft

On veut un monde atténué
enlever les fenêtres
autant que possible
installer sa discothèque
au plafond tu pourras la voir
il fait noir déjà
le congélateur rempli
de musique en vapeur
c'est comme
si j'étais arrivé quelque part.

La lune est soft c'est
la dépression qui danse
dans ma chambre.

Elle débarque à Laurier

Crisse t'es belle
comme une agression
dans une rangée chez Jean Coutu
avec tes longues bottes rouges
qui te donnent l'air de
Astro le petit robot
on dirait que ton visage
est tout neuf
malgré tes grosses lunettes
t'es belle en crisse
je plierais tes bobettes
je t'aiderais même

à les salir.

lundi 29 octobre 2012

Non-poème pour la non-fille dans le lit

Je suis célibataire depuis 
un an
ce soir je couche
avec le vent.

La vitesse des nuages

Les arbres se débarrassent de leurs feuilles
comme ils se débarrasseront de toi
les nuages se sauvent
ils n'ont pas de conscience
l'ouragan headbang dans mon lit
des runes gravées le long des
fenêtres du métro
sifflent sous les couvertures
me racontent
le chemin à suivre jusqu'à
ta disparition
je mets mon capuchon
en pleine nuit
pour jouer à l'exacto
pieds joints sur mon coeur
en aluminium.

À la fenêtre

T'es belle
quand tu passe devant chez moi
trois fois de suite dans le même sens
avec ton chien en néon.

Je voudrais t'emprunter
à la bibliothèque
te remettre
en retard
à chaque coin de rue.

Le vent t’attrape
dans ma chambre la nuit
des frais de service assourdissants
ma langue claque

la porte.

dimanche 28 octobre 2012

Tu traverses Longueuil des restes de corpsepaint dans les yeux

Quatre
L'autobus mantra
à angle aigu
cille pour percer le monde
les passagers revissent leurs têtes
ta vieille banlieue

repart à neuf.

Cinq
Il n'y a rien de grand
l'automne insiste
pour t'ennuyer
oublie ses couleurs
essuie ses souliers
tu lui dis

va te coucher dans ta niche.

Zéro
Dans le sous-sol le ciel
s'allonge sur le divan
tu boiras autant de cafés qu'il faut
pour que demain

n'arrive jamais.

Aucune poésie les cuisses maculées de flocons de visage

C'est un party
d'halloween
chez des inconnus
t'es accoté au mur blanc
en peinture de cadavre
un gars en bikini
pointe un pénis en plastique
en l'air pour se faire prendre
en photo
ton visage tombe en miettes
tu le regarde par terre
à travers de longs
filaments
de cheveux noirs
depuis de
longues minutes tu loges
au creux de ta tête
pour échapper
à l'étau de noirceur
la démission
du soleil
c'est une perruque
rideau pour te cacher
le contraire du drôle tu peux mourir
depuis des jours
rien ne s'est matérialisé
sauf
sadness

tu meurs
des milliards
de chats
toute la soirée
t'as vu
tes amis
embrasser
leurs amoureux

leurs bouches
leurs mains
leurs bras

tu les as
vus
sans tes lunettes
tu les as
vus

tu ne te permets jamais rien
aucun corps
interdit
tu les laisses s'amuser
tu ne t'amuses pas
t'as un corps

interdit
retour à l'expéditeur
un corps erreur de
syntaxe

tu ne dis rien et souris
tu fais semblant
de rire et dis des conneries
ton esprit
se tord
il est en plastique
dans le radiateur plinthe électrique
il plie
il est en papier
de facture froissée
au fond de tes poches
il fend
ses espoirs portée
de chatons ratés
sans visage
petits souffles ébauches
collés à l'emballage
tu jetteras ces
déchets
coeur sac à poubelle
coeur fucking rat de restaurant insalubre
ton esprit
ce qu'il contient
s'affaisse
dans la bouette
tu voudrais
faire un stage
sur Phobos

un stage
sous-payé
dans l'inexistence
allez

où es-tu?

la vérité
je peux la dire
c'est que
cette vie
est tout simplement
insupportable.

samedi 27 octobre 2012

Swans

Le rythme
va t'emporter
à toute vitesse
ailleurs qu'ici immobile
dans la salle de spectacle
t'es toujours plus petit
que tout le monde
parce qu'il n'y jamais de filles
on sort du cube
sans volume
t'as trouvé une corniche
pour suspendre
ton désir à l'envers
encore violent pour une visite
éclair
entre ses jambes
ton désir sera démantelé
avec soin
la répétition
cascade noise
de sueur dans le dos
souffle les filaments de pensées
au prochain level
encore tournoyants dans
le fond d'un verre de bière
un réservoir hangar
de colère pour traverser
l'atlantique nord
tu t'agites sur place
une danse de nuque
ta grosse tête coup sec
tu tapes ta cuisse
tes jambes écho
pour te fondre dans le bruit
blanc comme une neige
d'électrons sans leur
existence ceux-là fantômes
t'oublies ton numéro de téléphone
t'oublies ta date de naissance
t'oublies internet dans le lit
t'oublies que t'as oublié et
tu fronces les sourcils
tu fronces ton enfance
de toutes tes forces
sans aucun effort
pour oublier son nom
la bannir de tes
rues
une fois pour toutes
creusées
canyon
dans ta tête si lourde
si lègère
ta tête noise
de musique noise.

jeudi 25 octobre 2012

Space Panic

Ton épreuve
ce soir consiste
à t'asseoir à la table de cuisine
devant ta soupe
sans te sauver
par la fenêtre
sans boire ton reflet
pendant que dehors
en avance sur la nuit
les branches
retiennent leur souffle
échappent leurs nids
tu veux te faire voir ailleurs
ton épreuve consiste
à t'asseoir bien droit
comme un cosmonaute
le chat sur les genoux
tu les veux toutes en même temps
elle encore
y compris
ton épreuve
rester immobile
comme si t'avais
tout juste emprunté ta vie
un corps communauto
et ne pas

surtout pas

lui dire
l'amour panique
comme une méduse
en vacance dans ton lit.

mercredi 24 octobre 2012

Locked groove

Je tourne en rond
dans ton sillon
d'une poignée de nuits
je te jure
je ne veux plus
te retenir
je raconte
l'emprise des arbres
sur leurs feuilles
et en quel ordre
tu te dissipes
ce n'est que
l'ouragan aftermath
la piscine
fendue
pelouse inondée
les chaises de patio
renversées dans
le ciel
banlieue miroir de
fin des temps
dans le reflet
des vitres de la ville
ce n'est que
l'automne acide
qui ronge les rues
ce n'est rien qu'une
fin de carrière
l'aiguille
s'épuise
approche le rebord
de l'oubli
ta pointe de diamant
déchire la chair
des canicules
éteintes
je reste patient
sans rien comprendre
en attendant je ramasse
les traîneries
dans ma chambre
et crinque
le ressort du monde
détonation
le chat sursaute
jusqu'au plafond
je teste
mes poèmes
sur lui
c'est ma manière
de me taire.

Le chat dit
« retiens-là »
je ne réponds
pas.

Villeray sens unique

Le quartier est ton empire
encore deux gars plus loin
tu peux surgir
entre les mauvaises herbes
derrière chaque chat
t'es cachée
sous le comptoir
braqué du dépanneur
rauque comme ta voix
à main armée
la nuit tu vidais mes bouteilles
mes amis viennent me voir
mes amis vont se perdre
dans les rues de Villeray
je sais où est le nord
à la cime des rues
des coulées de lave
roulent
patientes
entre les immeubles de brique
jusque sous ma fenêtre
la mémoire magma
phosphore rouge
Eldfeld sur Crémazie
il n'y a plus rien à
conquérir
tes vieilles paroles
d'asphalte
redonnes-moi
mon quartier
s'il te plaît.

lundi 22 octobre 2012

Les osseties de poètes de Villeray

Tu t'enfarges
dans les retailles
de poèmes
qui traînent dans les rues
les écureuils
grattent
la poésie sur leurs
cuisses nerveuses
les bacs à recyclage
renversent
leur trop plein de poésie
sur les trottoirs
la rue St-Denis
catapulte les poètes
jusqu'à Crémazie
le long des
vagues dans
l'asphalte
rampes de lancement
les dépanneurs
affichent des rabais
sur les poèmes
le traffic est ralenti
par la poésie
tu te retrouves
coincé avec
des anneaux de poèmes
en plastique
autour de la tête
les bommes fouillent
les restants de poésie
endormis
les yeux collés
au fond des poubelles
du parc Jarry.

Ils me les refilent
en échange
je leur donne
du change
à tête de mort
après ensemble
autour des ruelles
en flammes
autour
des poèmes incendiés
on se cale
des bouteilles vides
le plus vite qu'on peut
avant
l'arrivée des pompiers
et leur soif
de fumée qui gâche
tout.

On aurait pu
pisser dessus
pour tout
éteindre.

On se sauve
on reçoit
des téléphones ailés
par la tête.

Taxi vers l'oubli

Devines à quoi
je pense
quand je grimpe
dans un taxi
en pleine nuit
et demande
« c'est pour aller
sur la rue Drolet
à Villeray. »

Les possibilités
grésillent comme des ampoules
sur le point de brûler
l'électricité
statique dans les cheveux
des rues
à bord
on est protégé
par des pneus
par les hurlements
des chats perdus
comme des chauves-souris
tes petites culottes turquoises
transparentes
tu les avais
enlevées pour moi
c'est une autoroute.

Dans le taxi
l'oubli
travaille fort
pour t'oublier.

dimanche 21 octobre 2012

Get a Weapon

Tu te loves
dans ta nostalgie
tu connais
la vie sans dilution
faire le tour de la
cassette
en une fin de semaine
sans le dire à tes amis
tièdes
loin de
l'ennui effrayant
des factures à venir
la terreur
lente glaciale
de l'amour camion de vidange
tu n'oublies pas
que tu montais autrefois en
plein jour
une échelle vers ta chambre
descendre la toile opaque
tu jouais à
Megaman 3
toute la journée.

Tu t'en crissais
de leur
univers raisonnable
fatigué lumineux
au grand
complet.

T'as une mission
musique d'obstacles
impossibles
à t'en fendre les yeux
t'es seul
tu persévères
pour sauver le monde
à leur insu.

Tu aimerais encore
l'oubli ancien
oblitération
foncer marcher droit
loin de ta rancoeur
ton amertume
ton désir hurlant
tes fêlures de travers et
autres usures du modèle
de 34 ans.

Un horizon lointain
de conifères
montagnes basses
ruines de métal
le monde pouvait se
cogner sur le
store en plastique
dans ton enfance étanche
la lumière dans ta chambre
c'était ton écran
illuminé par le
la chaleur 8-bit
du nintendo
rien d'autre.

Megaman
c'était toi.

Villeray de
feuilles mortes
scotch porn HD
détresse cheap
comment t'as pu
arriver ici?

vendredi 19 octobre 2012

Poème de pluie fuck off

Un gars en feu
dans le quartier
éteint
la pluie.

Brûle les rues
avec ses
cheveux
en souvenirs
effilochés
à s'arracher
ta photo
de profil
facebook
sérigraphiée sur la
cornée.

Le ciel
n'essaie même pas
d'être mauve
y arrivera
en nous tombant
dessus.

Après
on oubliera
notre nom.

jeudi 18 octobre 2012

Police des moeurs

Il dit
depuis que j'ai
commencé à boire
de l'eau
ça a changé ma
vie.

Elle ne dit
rien
mais me drille
les yeux
comme si elle
voulait lire
le numéro
de série
au fond de ma tête.

Ses yeux
têtes chercheuses
noirs
comme l'eau
noire.

La police fait
de l'overtime
ce soir.

mercredi 17 octobre 2012

Poème de bac à recyclage

Je dis je gaspille
mon quota de poésie
quotidien
yinque pour toi.

Elle dit
la poésie se gaspille pas
elle se récupère.

Mon bac à recyclage
est rempli
de poèmes
en carton
en plastique
plein à ras bord
de poèmes
de bouteilles
vides.

Ses mouffonnes vont s'envoler
se poser sur un
fil électrique
le fonne s'en va dans le sud
il nous laisse l'automne.

Avant de partir
les mouffonnes
arrachent des
verres de terre
à moitié pleins
à moitié vides
vont les reconduire
en taxi
dans leur nid
pour nourrir le
fonne à
venir.

Fonne sans plume
qui aura froid
cet hiver.

Je vais dormir tout l'hiver
dans un oeuf de plumes
au chaud
avec ma famille
imaginaire.

mardi 16 octobre 2012

Boss optionnel imbattable

J'en voulais
des XPs
quand tu
m'as
reculé dessus
avec ton
monster truck.

Tu vois mal
ton rétroviseur
est sale.

Au stade
de ton lit
le show de démolition
ferraille contre ferraille
des lésions
comme des traces
de pneu
dans le ciel.

J'aurais du
enfoncer L et R
en même temps

dès le début.

Sauter par la fenêtre
m'enfuir dans mon

airship.

lundi 15 octobre 2012

Respirer la fausseté

Tu ne peux pas ouvrir
des portes peintes
sur les murs
ni sortir par
un coeur
tight comme une
adolescente.

Tight comme
le passage
entre les années.

Tu voudrais
t'y faufiler
quand même
il y a un ours
dans la ruelle
même
les culs de sac
ont peur
de toi.

T'as pas renouvelé ton permis de conduire

Hier t'es rentré
trop drunk
pour écrire
un
drunkziak.

Ce soir tu ne l'es
pas assez.

Hier t'avais écris
je marcherais toute la journée
si j'avais un endroit
où aller.

Ce soir
j'ai lavé mes
draps
pour t’accueillir.

Me suis versé
du scotch
pour m'endormir.

En attendant
ton année
l'endroit où aller
parquer les lendemains de veille
dans mes souvenirs.

vendredi 12 octobre 2012

Té Bheag Nostaljziak

Tu as une
chambre en ville
tu as des
bouteilles pleines
de lassitude
tu te tutoies
tu te parles
tout seul
dans ton
propre dos
et relis
des
statuts
antédiluviens
préglaciaires
en buvant
la même marque
de scotch
que tu buvais
quand tu les as écrits
en
juin 2012
avec ton clavier
naïf
avec ton
esprit
intact.

Fucking
nostaljziak.

Les acteurs
évacués
aspirés
par la porte
de secours
ouverte
à trente mille
pieds.

Et toi
la force centrifuge
te propulse
à trente mille
pieds
hors de la route
tu revoles
tout nu
dans le lit
des lendemains de veille
avec
un grand ciel vide
juste pour toi.

Pendant que l'attraction
ramène ensemble
les
nœuds
passés
connecte ensemble
les
désirs neufs
violents imbéciles
des autres.

jeudi 11 octobre 2012

Spam

Je reçois un message
de réseau contact
c'est du spam
je reçois un appel
bruyant
d'une inconnue
c'est un faux
numéro.

Le spam m'appelle
pour faire du
dirty talk
je me fais cruiser
par du spam
je vais aller boire
du whisky
en pleine nuit
avec du spam
finir
dans la chambre d'hôtel
d'un faux numéro.

Le spam m'appelle
qu'a mange
de la statique
pénis de noise
bouteille de
raccrochage dans face.

Poème d'autocar

La salle d'attente
des nuages
le paysage est
fatigué
de se laisser regarder
les pylônes haussent
les épaules.

Laisse faire
laisse tomber
lâche prise
cesse d'appuyer
sur
fight.

En mon absence
je serai laissé
loin derrière.

mardi 9 octobre 2012

Fracture

On est allé
faire un tour
au Miss Villeray
ladies night
soirée de
célibataires
quinze gars
seuls
fixent le
comptoir
quinze gars
prennent en
feu
sans
extincteur
quinze gars
sans
glace dans leur
verre
sans verre
dans leurs
mains
quinze gars
sans
tête
on se dit
« on crisse
notre camp
d'ici. »

Tu pourras
crisser
ton camp
mais tu ne pourras pas
casser le
château de
cristal.

Tu danses dans ta
cuisine
la victoire
la fracture
ta bouteille de
vodka
est vide.

Au fond
tu trouveras
une nouvelle
religion.

Religion de Fancy Feast

À 5:21 t'es drunk
à te demander
si Jésus
Bouddha
avaient
des pénis
coupés au sécateur
lancés pour nourrir les chiens
des corps
en miettes pour
la bouffe à chat.

dimanche 7 octobre 2012

Girl help me

Le petit
coeur
de mon chat
bats
sur mon
pied
comme s'il
avait bu
vingt mille
cafés.

J'ai bu
vingt mille
cafés
si je saute en bas
de mon balcon
est-ce que
je vais
atterrir en
Norvège?

L'automne
d'une année
sans manque
sans corps
sans votre
inceste.

samedi 6 octobre 2012

Kain


Dans Final Fantasy IV
Kain
te trahi
deux fois.

Puis tu
le reprends
quand même
dans ton équipe.

Sans poser
de questions.

J'ai jamais
compris
pourquoi.

vendredi 5 octobre 2012

Bière de la victoire

Avec l'épée
invisible
on aura
abattu
le dragon de la
plus longue session
de tous les temps.

Une ruche
dans le ventre
Ô Drunkziak
tu ignores
son bourdonnement
tes oreilles
salies
par la
fatigue
nettoyées par
l'oubli.

« T'as pas baisé
depuis
longtemps
toi
hein? »

En effet
collègue
et ma canette de Sapporo
chante le nouvel
empereur noir.

Le repos
du guerrier
de pixel
dans ma tour
de Villeray
ce soir.

jeudi 4 octobre 2012

Le darque knight sur la voie du Bouddha



Ossetie de casque
noir et
lourd
tu transportes
comme un aquarium
comme une mère
chatte
par la peau du cou
une tête
plus lourde
encore.

James O. Incandenza
s'est fait
sauter
la caboche
dans le
four micro-onde.

La mienne
tranchée
par son refus
roule en bas
de St-Denis.

Longtemps
après la fin
tu devras
dormir
sans bonwi.

Ton chat
sous ton
bras
dans le lit.

mardi 2 octobre 2012

Mont des épreuves

Musique de
guerre
tu marches
trop vite
à la main ton
épée aussi invisible
que toi
dans le métro
sur la rue
elles ne
te voient
pas
flamber
vif
dans tes souliers.

Elles ne te
voient pas.

Invisible
spell
t'as avalé
un fantôme
tu clignotes
réapparaîtra
de l'autre
côté des
murs
stationnés
en double.

Ton quartier
une montagne
aplatie
enfants
on disait
le mont
des ordéals
tu as sur la
conscience
le massacre de
Mysidia.

Tes souliers
brûlent
et tu
t'envoles.