mardi 26 novembre 2013

La déconstruction

On est en train
de me démonter brique par brique
des morceaux
des pans de murs entiers
s'en vont

je les sens partir.

lundi 28 octobre 2013

Land of no prospects

L'ampoule brûlée depuis deux ans
au plafond de ta vie
tu la remplaces pas

le facteur cherche ton adresse
entre deux portes
elle n'existe pas

dans tes films porn
les femmes gardent leurs vêtements
s'assoient sur le plancher
fument des clopes
flattent des chats
bâillent d'ennui

elle n'existent pas.

* * *

À l'Halloween je me déguiserai
en rupture
avec le roadkill de réseau contact
suspendu autour du cou.

mardi 22 octobre 2013

Échappée

Pendant que se déroule
le fil de tes nouvelles
les livres retournent se coucher
dans la bibliothèque
les rats se battent dans mes cheveux
avec ton rire de styrofoam
pendant que je cherche du porn
de dents pointues
sous la table à pique-nique
en 1988.

samedi 14 septembre 2013

Drunkziak aux danseuses

On est cinq gars
on a bu une couple de verres
pour se mettre dans l'ambiance
il est presque minuit
c'est le chaos sur St-Laurent
des gens filent dans toutes les directions
« depuis quand il y a des putes ici? »
et on est pas les seuls à être éméchés
Mic me saisit par l'épaule
il dit « ce soir tu vas vivre une expérience spéciale
des filles superbes presque nues
vont venir te solliciter
quêter ton attention
elles vont converger sur toi »
et je dis c'est le monde à l'envers
et il dit oui c'est un fantasme
devenu chair
quelque chose comme ça et
ce sera ma première fois
à presque trente cinq ans
je songe à Vickie qui pratiquait ce métier
et ce qu'elle en disait
sa capacité de se déconnecter
sortir de son corps
on tourne sur Prince Arthur
un monsieur en complet nous offre des cartons
pour entrer gratis au Kama Sutra
parfait c'est là qu'on va
on rigole de notre chance
on va sauver 10$ chacun
on fait la file dans une rue sombre
l'affiche est sale
on se sent dans un film de gangster
on finit par entrer
on remets nos cartons
mes amis tippent le bouncer
ce soir là je ne payerai pas grand chose
c'est ma fête en avance
et on est aux danseuses
c'est rempli à craquer
tout de suite des femmes en g-string en brassière
déambulent dans la petite foule compacte entre
des hommes assis sur des chaises de métal
autour d'une petite scène où il ne se passe rien encore
le bouncer nous conduit dans un bar à l'arrière
éclairage rouge
l'écran flou derrière le comptoir
attend le spectacle puis on voit
en plongée une fille à quatre pattes
je dis que j'ai une télé 55 pouces
et que le porn en HD est bien mieux que ça
derrière nous si on tourne la tête
on voit des filles s'en aller
dans les isoloirs derrières des rideaux transparents
avec des clients que je refuserai toute la soirée d'observer
faisant comme s'ils étaient une masse anonyme
rien à voir avec moi
je vais pisser dans le sous-sol
et comme on m'avait prévenu
un homme en complet
ouvre le robinet pour moi
et me splouche du savon dans les mains
et m'enrobe une serviette de papier brun sur
l'épaule
je lui dit « ah oui quelqu'un pour me laver les mains merci »
et il grimace
je le surprendrai à fermer les yeux en s'accotant
la tête sur le mur plus tard dans la soirée
et je me dirai pauvre gars
quelle job de merde humiliante
d'après mes potes il est là pour s'assurer
que personne ne se crosse dans les toilettes
je le tippe et remonte
retourne dans le bar derrière où on ne voit rien
J.P. me paye une shot de Jameson
c'est parfait pour moi je suis
juste assez saoul pour que toute gêne
disparaisse
en arrière il se passe rien
on s'impatiente
on songe à quitter
Mic veut s'en aller au miss Villeray mais
juste à temps
le gros bouncer chauve vient nous chercher
nous installe tous les cinq
autour d'une petite table direct en face de la scène
on commande des bières
ils paient pour moi
ils trouvent très drôle
de me voir si concentré sur l'action
la première à danser a un corps magnifique
les cheveux noirs peut-être des seins refaits je ne sais pas
des cuisses fermes et un cul bombé
à peine caché par le g-string
je trouve ça émouvant
beau comme le ciel de Norvège
ou les montagnes d'Islande
la beauté brutale en plein visage
menace de me souffler comme une chandelle
les yeux exorbités la bouche béante
je fixe la fille
ça me coupe le sifflet de petit geek
Mic m'explique le principe :
« c'est la présentation
des « produits »
la fille sur le stage
tu peux la choisir pour une danse
si elle te plaît »
et je comprend que c'est ce qui se passe
quand les filles s'en vont
dans les isoloirs vers l'arrière
tenant par la main un douchebag après l'autre
puis une immense blonde
monte sur scène et danse lentement
sans suivre le rythme de la musique
l'autre dude que je ne connais pas
venu avec nous cette soirée
me dit en pointant la blonde
« choisi ce que tu n'as jamais pu avoir
dans la vie »
et j'ai l'image des cuisses de
cette femme qui se resserrent autour de ma tête
pour l'écraser jusqu'à ce qu'elle éclate comme un œuf
elle est belle mais musclée comme une lutteuse
je répond
« j'ai eu ce que j'aimais
dans la vie je voudrais seulement
en avoir davantage »
et ensuite une petite femme très mince
un cul minuscule et de tout petits seins
cachés par son soutien gorge
de longs cheveux noir très jeune et l'air timide
elle danse refermée sur son monde intérieur
pour se protéger peut-être
et mes amis me voient encore partir
en extase fasciné les yeux brillants
ils me disent « celle-là tu la veux hein »
et je hoche de la tête sans la quitter des yeux
je me sens étrangement puissant
de pouvoir de consommer une femme comme de la marchandise
sentiment agréable et dangereux
qu'on me fait vivre dans cette fiction et
je suis surpris de n'éprouver aucune honte
j'espère que c'est l'alcool
elle descend du stage et
mes potes sont distraits
sûrement par d'autres filles à poil
de l'autre côté de la salle
ils ratent le passage de celle
qu'on appellera désormais « l'iranienne »
je n'ose pas l'accrocher
et ensuite ils seront tous sur le qui vive
pour l'attraper et me payer une danse
ils préparent leur cash
et pas longtemps après
« c'est elle! » ils la saisissent au passage
et je me rends compte en levant la tête
que ce n'est pas la même
elle est plus grande elle a un tout autre visage
elle n'est pas iranienne ses yeux sont immenses
si ça se trouve elle est plus belle encore
fille très mince élancée encore un autre
cul minuscule impossible
des jambes interminables
peau bronzée lèvres pulpeuses
longs cheveux noirs et yeux noircis
elle est magnifique
« celle là? »
et je dis « oui »
« it's his birthday! »
mes potes payent et elle me prend par la main
en souriant m'accompagne dans l'isoloir
tire le rideau
- it's your first time here?
- first time ever, je répond
étonné quand même de mon absence
de nervosité j'ai sûrement
le sourire fendu jusqu'aux oreilles moi aussi
« you can't touch me here »
en pointant son g-string et
« you can't use your mouth »
et c'est parti
bang elle écrase son cul minuscule sur moi
en se déhanchant
elle se tourne de dos
pour que j'admire sa silhouette
je n'ai jamais vu un tel cul parfait
moi qui a une obsession terrible pour l'arrière
de la cuisse des femmes à la jonction des fesses
surtout si le cul est petit
et les jambes minces et effilées
l'image s'imprime dans mon esprit
comme au fer rouge
je n'ose pas la toucher
mes mains flottent au-dessus de ses cuisses
- I can do that?
- Yes!
et je la prend elle se presse contre moi
appuyé sur le mur elle me grimpe dessus
et sur son dos un tatouage en lettre cursives
que j'arrive à déchiffrer pendant qu'elle danse
« that which doesn't kill us
makes us stronger »
et je suis tout heureux
je lui dit : « it's from Nietzsche! »
et elle se retourne les yeux brillants
« yeah! how do you know? »
et je dis
« I'm a philosophy teacher
I teach that quote in class
it's my job »
son visage s'illumine et
elle raconte quelque chose
que je comprend mal
plusieurs phrases perdues
- what?
c'est trop bruyant ici et
l'assaut de son corps superbe
brouille mon anglais
- nevermind
elle ne veut pas discuter
on est pas là pour ça
elle s'assied sur moi et
se blotti contre moi comme le ferait
une amoureuse c'est une bonne actrice et
je ferme les yeux
je prend de grandes inspirations
je la serre dans mes bras et
je me concentre
sur la sensation de la peau douce
et chaude de son ventre
on va soutirer le plus possible
de ce simulacre de tendresse même si je
n'oublie pas une seconde que tout
cela n'est que spectacle et
service payé
cadeau de fête en avance
pourtant saisissant comme le réel
son corps parfait une forme de violence
que j'accueille avec douceur
je dis « it's difficult not to use
my mouth you know
it's a habit »
depuis le début je lutte
contre l'envie de l'embrasser
l'amour commence par le baiser et j'ai l'impression
dans ma confusion de commettre une faute morale
grave en gardant mes lèvres pour moi
alors elle fait exprès elle
plaque son ventre plat sur ma bouche
et je reste impassible
elle se retourne
s'écrase brutalement sur mon entrejambe
elle veut sentir quelque chose là-dedans je crois
et au départ il ne se passe rien mes sens
sont complètements saturés depuis le début
c'est l'overload mon corps ne peut réagir
bombardé par cet attaque
je pense « c'est grave si je ne bande pas
elle sera fâchée? »
elle sent bon une odeur sucrée même si
je préfère les femmes sans parfum
elle retire sa brassière
prend ma main droite et la plaque
sur son sein droit
elle me twerk encore agressivement
l'entrejambe et oui elle obtient le résultat qu'elle voulait
ça finit quand même
par m'exciter tout ça
et elle dit quelque chose
que je ne comprend pas encore et je la fait répéter
ce qui lui déplaît
elle dit « c'est fini » en français et
« you can tip me »
la page web disait de ne pas le faire
mais je lui donne 5$ quand même et elle se retourne
et s'en va
pas de merci pas de regard rien
et éberlué étourdi je sors de l'isoloir et
retourne voir mes potes
je leur raconte tous les détails
la coupure brutale la déception
quand elle est partie
ça ressemble aux nuits que j'ai passé
avec des filles depuis deux ans
à redouter le moment de leur départ
la fin la disparation je sais bien
que rien ne dure en cette vie mais
le rappel est brutal
une leçon qui ne veut jamais rentrer
dans nos petites têtes pleines de fantasmes
et je me demande quelle vie mène cette fille
si elle aime ce qu'elle fait si c'est un choix
je n'en ai aucune idée et ne voudrait pas l'insulter
avec de la pitié mal placée
mais de toute manière
elle est partie danser ailleurs
les spectacles se poursuivent
on tente de repérer l'iranienne mais
elle ne reviendra pas
une gentille asiatique vient nous faire la conversation
elle veut qu'on lui paye une danse
mes potes veulent bien mais
je n'en ai pas envie je n'aime pas son visage
son corps était magnifique mes amis me diront ensuite mais
j'ai la nostalgie de l'iranienne et de celle que je viens de quitter et
déjà les femmes qui dansent sur la scène
n'évoquent plus grand chose en moi
je deviens plus intéressé
par mon récit de la soirée
et ce qu'il signifie
déconnecté des sens je perds le fil j'oublie où je suis et
Mic et son pote quittent pour aller
tenter leur chance avec « des vraies filles »
au Miss Villeray
J.P. et M. restent encore un peu
avec moi mais l'enthousiasme n'y est plus
Talk Show Host de Radiohead
casse le mood
on sort
on monte sur Duluth
I wan't you don't exist
en graffiti sur un mur
mauvais anglais
mauvaises langues partout
et à mes amis qui retournent auprès de leurs blondes
je dis
« ça sera vraiment emo
pour faire changement
et cliché et tout ce que vous voudrez
mais pensez que vous avez de la chance
vous avez une fille dans votre lit
qui peut tout vous donner
sans que ça coûte rien
moi il n'y a qu'un maudit
gros chat fatigant qui m'attends
alors n'oubliez pas...
- D'en profiter? »
me dit M.
le mot me semble mal choisi
mais je n'en ai pas de meilleur à l'esprit
nos relations des transactions
à maximiser le profit réduire nos pertes
on redoute tous
que nous amours ne soient qu'échanges économiques
Mic qui me disait dans le bar
« on exploite le corps des femmes
mais elles nous exploitent aussi
nous sommes leurs poissons et elles veulent
notre cash »
des vies à profiter les uns
des autres mais il doit
y avoir autre chose ailleurs
de gratuit du moins
je l'espère
« moi aussi
autrefois j'ai connu
la chaleur d'un corps de femme
blotti contre moi
la nuit dans mon lit
on peut tout perdre
c'est très facile
je sais bien que vous le savez
mais quand même
ne l'oubliez pas »
et en disant ça
je ne ressens aucune tristesse
qu'une sorte de grand calme
lorsque les sens se préparent à
s'éteindre pour la nuit
et qu'on est drunk
et qu'on se rappelle sur un ton solennel
les évidences les plus importantes
on part en taxi
de retour chez moi
j'écris un statut sur facebook
qui reste suspendu dans le vide froid et blanc
sans like sans commentaire et puis tant pis
je m'effondre dans le lit
encore l'esprit gonflé des sensations
que m'a donné cette fille trop belle pour moi et je me dis
je devrais me branler
en fantasmant sur ce que j'ai vécu
évacuer un peu de tension
mais mon chat se précipite sur le lit
dans un grand broulx et se laisse
choir sur mon flanc par dessus les couvertures
plus lourd que tous les culs magnifiques
de la soirée il m'écrase
je le flatte et il me tamponne un peu
et il ronronne et
je m'endors.


dimanche 21 juillet 2013

-

Il faut se réduire
à presque rien
mais rester quand même
pour la forme.

lundi 3 juin 2013

Attendre

On a creusé le ciel jusqu'au jour
on a cessé de vivre à attendre
la livraison de glace dans la boîte aux lettres
l'appel de la forêt au téléphone public
à chaque coin de rue jamais aucune pute
à genoux occupée à la collecte de l'amour
mon petit change est bandé pour rien
au fond de ma poche creusée comme ton visage
derrière mes os les astronautes cherchent la sortie
à tâtons ils cherchent le jour mais c'est fini
le soleil est back order
la chaleur est retournée dans son pays s'occuper de sa mère mourante
au chevet des orages un rayon pour chaque désir
vers l'espace hors du système solaire il n'y a plus que
parcomètres marteau-piqueurs monnaie salie par milles mains
enveloppes vides épinettes chétives astres défectueux
moëlle épinière sexes en panne rêves VHS
petites notions stupides espoirs en ciment la mort thermique de l'univers.

vendredi 24 mai 2013

Pour Sara

J'irai me perdre
avec chacun des chats
perdus du monde
petites absences
petits silences
stridents.

lundi 13 mai 2013

Somnolence

L'aspirateur démarre
derrière nos yeux
il souhaite nous faire disparaître

plus on sera
absents de nos vies
plus le temps retournera
à l'expéditeur

on attend sans patience
le recul des armées
on attend de
se réveiller

dans nos chambres
dormir deviendra
une forêt.

lundi 22 avril 2013

Insomnie iPad (dans mon lit)


Passé deux heures du matin
sortir des draps pour
attraper le taxi
le verglas le porte-monnaie vide
elle avait écrit
je cherche quelqu'un pour boire
il y a un an ou un siècle
ce n'est pas de la nostalgie
ni des regrets à peine des souvenirs
effilochés
des ruisseaux sur l'oreiller

à force de chercher des moyens
de refuser de naître
les oiseaux retournent dans leurs coquilles
plumes douces comme les alarmes incendie
jamais tirées sur les murs de nos enfances

nous marquons les jours
nos squelettes sont minuscules
et ne font aucun bruit.

lundi 25 mars 2013

L'air circule dans les chambres noires

On est reliés sans le savoir
par les ventricules
ne reste de nous que vapeurs
illisibles des traces on ne peut remonter
le fil des conversations
mauvais rêves froissés jetés
à côté de la corbeille ils nous en voudront
d'échouer à atteindre la cible
de tout oublier

la compagnie rappelle les modèles 
espoirs défauts de fabrication ils risquent
de nous exploser au visage

à se retrouver à faire
semblant de vivre
dans nos têtes tunnels
nos coeurs glissement de terrain.

dimanche 10 mars 2013

Sous-sol d'église

Le ciel a cessé de se teindre les cheveux
depuis deux semaines mes bouteilles
pissent comme des gouttières
mon temps investi
allongé le long des jambes des poètes des romanciers
ils parlent de leurs oeuvres
tempêtes branches d'arbres tueurs en série robes de mariée
je suis l'oreiller des
éditeurs leurs livres à venir
j'écoute je suis patient les dents serrées
l'ego en laisse
attend son tour il jappe
que je le noie l'étouffe
l'écorche le flatte
l'ego attend son tour
l'ego attend
l'ossetie.

lundi 4 mars 2013

Réconciliation

On commence à boire
tôt dans la soirée
jusqu'à la fermeture du bar
on continue dans un after
puis on revient chez moi
il fait clair
il est huit heure du matin
on boit encore jusqu'à
quatre heures de l'après-midi.

La traversée du glacier
à dérouler des paroles
à rejouer l'histoire
comme si on pouvait
se rendre quelque part
réparer les cassures
y comprendre quelque chose
le vide s'aggrandi à mesure.

Qu'est-ce qu'on cherche
au fond des bouteilles
on va tomber dedans
le lendemain de veille
durera mille ans.

On dort vingt heures
le deux mars disparaît.

lundi 25 février 2013

En diagonale

Ossetie de journée
terne à lire de la poésie
debout dans la cuisine le comptoir
décolle les meubles
glissent contre les murs la fenêtre
te brûle l'épaule les calorifères t'annoncent
ils veulent rompre
le temps de chercher quoi
lancer dans la ruelle tout fend
de travers c'est l'ordre qui demande
un fracas si on chute un vertige
si on tombe trop de branches
un monde en pente une vie en diagonale.

samedi 2 février 2013

Glitch bogue fuck

Ta vie de scrolling
latéral forcé
de time limit écoulé
ta vie à tomber
sous le rebord de l'écran
à répétition
à foncer aveugle dans les ennemis
ta vie à perdre tes réflexes
sans continue
sans checkpoint
à recommencer le même tableau
ta vie la même musique
en boucle
ta vie de cassette
qui refuse de fonctionner
ta vie à
souffler sur les connecteurs
ta vie en dehors de ton
enfance
ta vie ressemble
à un mauvais hack
chinois pirate
sans manuel d'instruction
ta vie game over
à attendre que ça load
ton coeur crashe
ton coeur redémarre
ta vie déboguée de son amour
ta vie erreur de lecture
aucun signal détecté
ta vie défectueuse de
données illisibles
allez
recommence
jusqu'à t'étrangler avec la
manette
encore une fois recommence
ossetie encore
toute la nuit s'il le faut
jusqu'à vaincre
le boss de la fin
s'en débarasser
sans y penser
les yeux fermés
sans effort
formalité
générique
c'est fini
on y pense plus
aux jeux qui boguent
qui glitchent
qui fuckent
aux machines de poussière
à l'enfance vaporisée
aux amours interrupteurs
c'est fini
t'as enfin fait
le tour
de la cassette.

mardi 1 janvier 2013

Nouvel an

La lune fait de la fièvre
le fleuve n'a rien mangé depuis des jours
les rues pissent leurs derniers chars
l'horloge tousse ses secondes
dans la maison d'hiver
ma mère dort
mon père dort
mon frère dort
au ralenti tout se mets en place
pour la prochaine année d'insomnie.