jeudi 27 décembre 2012

45 centimètres

On va te laisser dormir sous les bancs de neige
t'oublier repliée tes os blancs soudés dans la glace
sans ton visage la gratte ne pourra pas te reconnaître
tu y resteras longtemps un char qu'on ne veut pas déblayer
on va te laisser dormir tu vas fondre au printemps.

vendredi 14 décembre 2012

Fin des émissions

Au nord
on ramasse nos petites noirceurs
on recommence les mêmes tableaux
on bouge à peine
les signes on les ramasse
avec un arrache-cil
on les invente
si on ne les voit pas
on est habitué
c'est des ombres
on s'est trompés
tu as encore de la peau
les mêmes cheveux
doux à regarder
n'oublies pas
de changer ton numéro de téléphone
de ne jamais répondre
de vider la place
je n'ai pas de mains
ta musique brise des nuques
t'habites hors de portée

les météorites sont fatigués
de ne jamais atteindre le sol.

lundi 10 décembre 2012

Fumer des exs

Par paquet de douze
l'âme en sloche
mouille ton entrée
tu peux partir
je parlerai plus jamais
de rien.

jeudi 29 novembre 2012

Novembre neige

Tu ne prend plus la peine
d'écrire des poèmes
t'es saoul trop souvent
pour te pencher là-dedans
la nuit tout est blanc
son sourire découpe des prières
derrière tes paupières
longtemps perforées
gémissement de peau
calcinée comme une année de trop
tu es fermé sans organes
dans l'habitacle de lumière
à bout de bras
tu te lances au loin
percutes tes souvenirs
l'alcool perce les murs
rôde dans les rues
c'est l'hiver
ton lit manque de bras
tes draps manquent de sueur
ton corps manque sa chute
tu gaspilles ton sang
en petits rêves informes
amours fausse-couche
tu dormiras dedans
longtemps aveugle à surnager
étourdi le plafond spinne
avec les caresses des fantômes
glace sèche fichée entre les épaules

il fait froid et
tu vis seul depuis un an.

vendredi 23 novembre 2012

Drunk sur la plaza

Tu reviens d'un show
électro crunchy comme ton commodore 64
les yeux fermés tu te balances
doucement dans ton absence
t'écoutes pas la bonne musique
y'a juste des gars dans la place
sauf deux filles les amies de ton ami
mais il se sauve sans les saluer
sans leur faire la bise sans rien
pis toi tu le suis dehors
comme un sauvage
comme un décapité du savoir vivre
il disparaît à beaubien tu fonces sur la plaza
st-hubert déserte presque minuit
vers le nord seul après deux bières
déjà drunk enroulé
de milliards de robes de mariée
elles trouveront jamais preneur
hurlantes dans leurs vitrines
tu y crisserais le feu
jusqu'à la lune
tu leur pisserais dessus
pour les éteindre
tu leur ris dans le collet
poitrines creuses en spécial
rêves vente de fermeture
alliances de carton
noces de vidanges.

mercredi 21 novembre 2012

La fenêtre enserre comme un étau

Je veux te montrer
l'impasse où j'existe
les freins les murs les chiens
planent à ma poursuite
regarde
allongé je gaspille le jour
je fixe le ciel
en expédition immobile
à ne plus franchir
les rebords de mon lit
avalanche
enseveli
j'embouteille mes veines
avec
l'increvable stupidité fondamentale
de me vouloir désiré.

samedi 17 novembre 2012

Dead Tired

Nos appartements sont des corridors
on se perdra en chemin
en grimpant dans nos lits

on a chacun nos machines
alignées si elles brisent on les remplace
comme nos amours
les électroménagers jusqu'au plafond
entonnent un hymne
de moteur de motoneige scrap
remplir noyer l'espace
le jeter en punition sur le balcon

on a vu l'espoir ses yeux jaunes
ton char roule dessus.

mercredi 14 novembre 2012

Gratitude

Merci pour
les mains capables
de saisir un livre
les yeux capables
de s'ouvrir
de lire

merci pour
la caféine qui souffle
un grand-prix dans mes
veines
merci pour
le sommeil qui arrive à l'heure
depuis que je bois trop

merci pour
les ciseaux de castration
les enfants en laisse
merci pour
les interrupteurs à l'envers

merci de confondre
le flash aveuglant
avec l'éveil
même si je sais bien
ce n'est rien d'autre
qu'une ampoule qui brûle.

mardi 13 novembre 2012

Je ne me souviens pas d'avoir écrit ce poème

Ô ultrabière
de désir castré tu ne
paie rien pour attendre tu verras
qui a la plus longue
absence incompréhensible
la vapeur te regarde
un lit des chats d'autres
retours à la ligne
il n'y a rien à
expurger
personne ne lit rien
je pourrais mettre en
ligne
les morceaux rejetés
personne
nulle part
n'en saura rien.

dimanche 11 novembre 2012

Rituel

Tous mes sacs sont troués
abrité sous mon capuchon
je verse le scotch dans le verre à eau
penche la tête à l'embouchure
penche la tête pour mieux l'ouvrir
ferme les yeux
ferme les archives
prend un grand respir
les vapeurs brûlent quelque chose
mais quoi

il n'y a pas de manuel d'instruction
pour atteindre le fond
de la bouteille
avant même de boire
la moindre gorgée
le contenu entier de l'appartement
glisse dehors.

jeudi 8 novembre 2012

Nord de Faillon

Le café pisse dans ma tasse
La nuit me surprend
les culottes baissées
de toutes petites torpeurs
habitent derrière l'usine à neige
la saison des fêtes
m'attend en face du métro
j'ai mis trop de temps
dans la tirelire à bourrer mes poches
le désir en retenue
dans la classe vide en pleine nuit
j'entends la fatigue des gouttières
impatientes elles chantent mal
applaudissent au-dessus de ma tête
je passe à travers le décor
l'incontinence du ciel
éclosion de soleil mitraillette
saisons fast forward
les arbres trompe-l'oeil
tout me crache dessus
oublie mon imperméable
oublie de revisser l'heure
sous mon courage versé trop vite
il y a longtemps
que je ne sais plus
ce que je dis.

mardi 6 novembre 2012

VHS

Comme après le choc
du tape à la fin de la cassette VHS
le temps se rembobine
pas assez vite à ton goût des amours
à reculons
défilent à l'envers
be kind rewind
ton écran neige
ta mémoire coince
joue des reprises des saisons précédentes
les acteurs font le trottoir
les épisodes fantômes
brouillent ton canal tu risques
de passer tout droit
manquer la prochaine sortie
au recyclage t'as jeté ton radar
ton espoir ta fatigue
tes antennes de métal
tu notes
l'hiver arrive
faudra appeler la station
résilier le contrat
ravaler les émissions
se désabonner du désir.

samedi 3 novembre 2012

Le ciel est lisse comme une erreur

Le soleil s'est perdu
en chemin
aspiré par la vitrine
du pawn shop
pendant que je revendais
la pluie pour m'acheter
de la pornographie
amoureuse
mes lacets se détachent
faut croire qu'ils
se trompent
le quartier est inondé
même ma haine
prend l'eau.

jeudi 1 novembre 2012

La tôle nous protège

J'ai vu ma photo
sur un pôteau
c'était écrit
« garçon perdu »

il s'est enfui par la fenêtre
il grince dans les toitures
il ne sait plus comment dormir
il ne mange rien

sauf le temps qui reste
par petites bouchées
trottoir mémoire sommeil
presque une éclipse
cligne de l'oeil
cligne une année
il est déjà loin.

le garçon est perdu
je n'ai plus de
téléphone
je n'ai pas de
récompense
si on le retrouve

mais aucune crainte
la pluie est une bonne cachette
les paratonnerres me l'ont dit
on ne le reverra pas.

mardi 30 octobre 2012

La lune est soft

On veut un monde atténué
enlever les fenêtres
autant que possible
installer sa discothèque
au plafond tu pourras la voir
il fait noir déjà
le congélateur rempli
de musique en vapeur
c'est comme
si j'étais arrivé quelque part.

La lune est soft c'est
la dépression qui danse
dans ma chambre.

Elle débarque à Laurier

Crisse t'es belle
comme une agression
dans une rangée chez Jean Coutu
avec tes longues bottes rouges
qui te donnent l'air de
Astro le petit robot
on dirait que ton visage
est tout neuf
malgré tes grosses lunettes
t'es belle en crisse
je plierais tes bobettes
je t'aiderais même

à les salir.

lundi 29 octobre 2012

Non-poème pour la non-fille dans le lit

Je suis célibataire depuis 
un an
ce soir je couche
avec le vent.

La vitesse des nuages

Les arbres se débarrassent de leurs feuilles
comme ils se débarrasseront de toi
les nuages se sauvent
ils n'ont pas de conscience
l'ouragan headbang dans mon lit
des runes gravées le long des
fenêtres du métro
sifflent sous les couvertures
me racontent
le chemin à suivre jusqu'à
ta disparition
je mets mon capuchon
en pleine nuit
pour jouer à l'exacto
pieds joints sur mon coeur
en aluminium.

À la fenêtre

T'es belle
quand tu passe devant chez moi
trois fois de suite dans le même sens
avec ton chien en néon.

Je voudrais t'emprunter
à la bibliothèque
te remettre
en retard
à chaque coin de rue.

Le vent t’attrape
dans ma chambre la nuit
des frais de service assourdissants
ma langue claque

la porte.

dimanche 28 octobre 2012

Tu traverses Longueuil des restes de corpsepaint dans les yeux

Quatre
L'autobus mantra
à angle aigu
cille pour percer le monde
les passagers revissent leurs têtes
ta vieille banlieue

repart à neuf.

Cinq
Il n'y a rien de grand
l'automne insiste
pour t'ennuyer
oublie ses couleurs
essuie ses souliers
tu lui dis

va te coucher dans ta niche.

Zéro
Dans le sous-sol le ciel
s'allonge sur le divan
tu boiras autant de cafés qu'il faut
pour que demain

n'arrive jamais.

Aucune poésie les cuisses maculées de flocons de visage

C'est un party
d'halloween
chez des inconnus
t'es accoté au mur blanc
en peinture de cadavre
un gars en bikini
pointe un pénis en plastique
en l'air pour se faire prendre
en photo
ton visage tombe en miettes
tu le regarde par terre
à travers de longs
filaments
de cheveux noirs
depuis de
longues minutes tu loges
au creux de ta tête
pour échapper
à l'étau de noirceur
la démission
du soleil
c'est une perruque
rideau pour te cacher
le contraire du drôle tu peux mourir
depuis des jours
rien ne s'est matérialisé
sauf
sadness

tu meurs
des milliards
de chats
toute la soirée
t'as vu
tes amis
embrasser
leurs amoureux

leurs bouches
leurs mains
leurs bras

tu les as
vus
sans tes lunettes
tu les as
vus

tu ne te permets jamais rien
aucun corps
interdit
tu les laisses s'amuser
tu ne t'amuses pas
t'as un corps

interdit
retour à l'expéditeur
un corps erreur de
syntaxe

tu ne dis rien et souris
tu fais semblant
de rire et dis des conneries
ton esprit
se tord
il est en plastique
dans le radiateur plinthe électrique
il plie
il est en papier
de facture froissée
au fond de tes poches
il fend
ses espoirs portée
de chatons ratés
sans visage
petits souffles ébauches
collés à l'emballage
tu jetteras ces
déchets
coeur sac à poubelle
coeur fucking rat de restaurant insalubre
ton esprit
ce qu'il contient
s'affaisse
dans la bouette
tu voudrais
faire un stage
sur Phobos

un stage
sous-payé
dans l'inexistence
allez

où es-tu?

la vérité
je peux la dire
c'est que
cette vie
est tout simplement
insupportable.

samedi 27 octobre 2012

Swans

Le rythme
va t'emporter
à toute vitesse
ailleurs qu'ici immobile
dans la salle de spectacle
t'es toujours plus petit
que tout le monde
parce qu'il n'y jamais de filles
on sort du cube
sans volume
t'as trouvé une corniche
pour suspendre
ton désir à l'envers
encore violent pour une visite
éclair
entre ses jambes
ton désir sera démantelé
avec soin
la répétition
cascade noise
de sueur dans le dos
souffle les filaments de pensées
au prochain level
encore tournoyants dans
le fond d'un verre de bière
un réservoir hangar
de colère pour traverser
l'atlantique nord
tu t'agites sur place
une danse de nuque
ta grosse tête coup sec
tu tapes ta cuisse
tes jambes écho
pour te fondre dans le bruit
blanc comme une neige
d'électrons sans leur
existence ceux-là fantômes
t'oublies ton numéro de téléphone
t'oublies ta date de naissance
t'oublies internet dans le lit
t'oublies que t'as oublié et
tu fronces les sourcils
tu fronces ton enfance
de toutes tes forces
sans aucun effort
pour oublier son nom
la bannir de tes
rues
une fois pour toutes
creusées
canyon
dans ta tête si lourde
si lègère
ta tête noise
de musique noise.

jeudi 25 octobre 2012

Space Panic

Ton épreuve
ce soir consiste
à t'asseoir à la table de cuisine
devant ta soupe
sans te sauver
par la fenêtre
sans boire ton reflet
pendant que dehors
en avance sur la nuit
les branches
retiennent leur souffle
échappent leurs nids
tu veux te faire voir ailleurs
ton épreuve consiste
à t'asseoir bien droit
comme un cosmonaute
le chat sur les genoux
tu les veux toutes en même temps
elle encore
y compris
ton épreuve
rester immobile
comme si t'avais
tout juste emprunté ta vie
un corps communauto
et ne pas

surtout pas

lui dire
l'amour panique
comme une méduse
en vacance dans ton lit.

mercredi 24 octobre 2012

Locked groove

Je tourne en rond
dans ton sillon
d'une poignée de nuits
je te jure
je ne veux plus
te retenir
je raconte
l'emprise des arbres
sur leurs feuilles
et en quel ordre
tu te dissipes
ce n'est que
l'ouragan aftermath
la piscine
fendue
pelouse inondée
les chaises de patio
renversées dans
le ciel
banlieue miroir de
fin des temps
dans le reflet
des vitres de la ville
ce n'est que
l'automne acide
qui ronge les rues
ce n'est rien qu'une
fin de carrière
l'aiguille
s'épuise
approche le rebord
de l'oubli
ta pointe de diamant
déchire la chair
des canicules
éteintes
je reste patient
sans rien comprendre
en attendant je ramasse
les traîneries
dans ma chambre
et crinque
le ressort du monde
détonation
le chat sursaute
jusqu'au plafond
je teste
mes poèmes
sur lui
c'est ma manière
de me taire.

Le chat dit
« retiens-là »
je ne réponds
pas.

Villeray sens unique

Le quartier est ton empire
encore deux gars plus loin
tu peux surgir
entre les mauvaises herbes
derrière chaque chat
t'es cachée
sous le comptoir
braqué du dépanneur
rauque comme ta voix
à main armée
la nuit tu vidais mes bouteilles
mes amis viennent me voir
mes amis vont se perdre
dans les rues de Villeray
je sais où est le nord
à la cime des rues
des coulées de lave
roulent
patientes
entre les immeubles de brique
jusque sous ma fenêtre
la mémoire magma
phosphore rouge
Eldfeld sur Crémazie
il n'y a plus rien à
conquérir
tes vieilles paroles
d'asphalte
redonnes-moi
mon quartier
s'il te plaît.

lundi 22 octobre 2012

Les osseties de poètes de Villeray

Tu t'enfarges
dans les retailles
de poèmes
qui traînent dans les rues
les écureuils
grattent
la poésie sur leurs
cuisses nerveuses
les bacs à recyclage
renversent
leur trop plein de poésie
sur les trottoirs
la rue St-Denis
catapulte les poètes
jusqu'à Crémazie
le long des
vagues dans
l'asphalte
rampes de lancement
les dépanneurs
affichent des rabais
sur les poèmes
le traffic est ralenti
par la poésie
tu te retrouves
coincé avec
des anneaux de poèmes
en plastique
autour de la tête
les bommes fouillent
les restants de poésie
endormis
les yeux collés
au fond des poubelles
du parc Jarry.

Ils me les refilent
en échange
je leur donne
du change
à tête de mort
après ensemble
autour des ruelles
en flammes
autour
des poèmes incendiés
on se cale
des bouteilles vides
le plus vite qu'on peut
avant
l'arrivée des pompiers
et leur soif
de fumée qui gâche
tout.

On aurait pu
pisser dessus
pour tout
éteindre.

On se sauve
on reçoit
des téléphones ailés
par la tête.

Taxi vers l'oubli

Devines à quoi
je pense
quand je grimpe
dans un taxi
en pleine nuit
et demande
« c'est pour aller
sur la rue Drolet
à Villeray. »

Les possibilités
grésillent comme des ampoules
sur le point de brûler
l'électricité
statique dans les cheveux
des rues
à bord
on est protégé
par des pneus
par les hurlements
des chats perdus
comme des chauves-souris
tes petites culottes turquoises
transparentes
tu les avais
enlevées pour moi
c'est une autoroute.

Dans le taxi
l'oubli
travaille fort
pour t'oublier.

dimanche 21 octobre 2012

Get a Weapon

Tu te loves
dans ta nostalgie
tu connais
la vie sans dilution
faire le tour de la
cassette
en une fin de semaine
sans le dire à tes amis
tièdes
loin de
l'ennui effrayant
des factures à venir
la terreur
lente glaciale
de l'amour camion de vidange
tu n'oublies pas
que tu montais autrefois en
plein jour
une échelle vers ta chambre
descendre la toile opaque
tu jouais à
Megaman 3
toute la journée.

Tu t'en crissais
de leur
univers raisonnable
fatigué lumineux
au grand
complet.

T'as une mission
musique d'obstacles
impossibles
à t'en fendre les yeux
t'es seul
tu persévères
pour sauver le monde
à leur insu.

Tu aimerais encore
l'oubli ancien
oblitération
foncer marcher droit
loin de ta rancoeur
ton amertume
ton désir hurlant
tes fêlures de travers et
autres usures du modèle
de 34 ans.

Un horizon lointain
de conifères
montagnes basses
ruines de métal
le monde pouvait se
cogner sur le
store en plastique
dans ton enfance étanche
la lumière dans ta chambre
c'était ton écran
illuminé par le
la chaleur 8-bit
du nintendo
rien d'autre.

Megaman
c'était toi.

Villeray de
feuilles mortes
scotch porn HD
détresse cheap
comment t'as pu
arriver ici?

vendredi 19 octobre 2012

Poème de pluie fuck off

Un gars en feu
dans le quartier
éteint
la pluie.

Brûle les rues
avec ses
cheveux
en souvenirs
effilochés
à s'arracher
ta photo
de profil
facebook
sérigraphiée sur la
cornée.

Le ciel
n'essaie même pas
d'être mauve
y arrivera
en nous tombant
dessus.

Après
on oubliera
notre nom.

jeudi 18 octobre 2012

Police des moeurs

Il dit
depuis que j'ai
commencé à boire
de l'eau
ça a changé ma
vie.

Elle ne dit
rien
mais me drille
les yeux
comme si elle
voulait lire
le numéro
de série
au fond de ma tête.

Ses yeux
têtes chercheuses
noirs
comme l'eau
noire.

La police fait
de l'overtime
ce soir.

mercredi 17 octobre 2012

Poème de bac à recyclage

Je dis je gaspille
mon quota de poésie
quotidien
yinque pour toi.

Elle dit
la poésie se gaspille pas
elle se récupère.

Mon bac à recyclage
est rempli
de poèmes
en carton
en plastique
plein à ras bord
de poèmes
de bouteilles
vides.

Ses mouffonnes vont s'envoler
se poser sur un
fil électrique
le fonne s'en va dans le sud
il nous laisse l'automne.

Avant de partir
les mouffonnes
arrachent des
verres de terre
à moitié pleins
à moitié vides
vont les reconduire
en taxi
dans leur nid
pour nourrir le
fonne à
venir.

Fonne sans plume
qui aura froid
cet hiver.

Je vais dormir tout l'hiver
dans un oeuf de plumes
au chaud
avec ma famille
imaginaire.

mardi 16 octobre 2012

Boss optionnel imbattable

J'en voulais
des XPs
quand tu
m'as
reculé dessus
avec ton
monster truck.

Tu vois mal
ton rétroviseur
est sale.

Au stade
de ton lit
le show de démolition
ferraille contre ferraille
des lésions
comme des traces
de pneu
dans le ciel.

J'aurais du
enfoncer L et R
en même temps

dès le début.

Sauter par la fenêtre
m'enfuir dans mon

airship.

lundi 15 octobre 2012

Respirer la fausseté

Tu ne peux pas ouvrir
des portes peintes
sur les murs
ni sortir par
un coeur
tight comme une
adolescente.

Tight comme
le passage
entre les années.

Tu voudrais
t'y faufiler
quand même
il y a un ours
dans la ruelle
même
les culs de sac
ont peur
de toi.

T'as pas renouvelé ton permis de conduire

Hier t'es rentré
trop drunk
pour écrire
un
drunkziak.

Ce soir tu ne l'es
pas assez.

Hier t'avais écris
je marcherais toute la journée
si j'avais un endroit
où aller.

Ce soir
j'ai lavé mes
draps
pour t’accueillir.

Me suis versé
du scotch
pour m'endormir.

En attendant
ton année
l'endroit où aller
parquer les lendemains de veille
dans mes souvenirs.

vendredi 12 octobre 2012

Té Bheag Nostaljziak

Tu as une
chambre en ville
tu as des
bouteilles pleines
de lassitude
tu te tutoies
tu te parles
tout seul
dans ton
propre dos
et relis
des
statuts
antédiluviens
préglaciaires
en buvant
la même marque
de scotch
que tu buvais
quand tu les as écrits
en
juin 2012
avec ton clavier
naïf
avec ton
esprit
intact.

Fucking
nostaljziak.

Les acteurs
évacués
aspirés
par la porte
de secours
ouverte
à trente mille
pieds.

Et toi
la force centrifuge
te propulse
à trente mille
pieds
hors de la route
tu revoles
tout nu
dans le lit
des lendemains de veille
avec
un grand ciel vide
juste pour toi.

Pendant que l'attraction
ramène ensemble
les
nœuds
passés
connecte ensemble
les
désirs neufs
violents imbéciles
des autres.

jeudi 11 octobre 2012

Spam

Je reçois un message
de réseau contact
c'est du spam
je reçois un appel
bruyant
d'une inconnue
c'est un faux
numéro.

Le spam m'appelle
pour faire du
dirty talk
je me fais cruiser
par du spam
je vais aller boire
du whisky
en pleine nuit
avec du spam
finir
dans la chambre d'hôtel
d'un faux numéro.

Le spam m'appelle
qu'a mange
de la statique
pénis de noise
bouteille de
raccrochage dans face.

Poème d'autocar

La salle d'attente
des nuages
le paysage est
fatigué
de se laisser regarder
les pylônes haussent
les épaules.

Laisse faire
laisse tomber
lâche prise
cesse d'appuyer
sur
fight.

En mon absence
je serai laissé
loin derrière.

mardi 9 octobre 2012

Fracture

On est allé
faire un tour
au Miss Villeray
ladies night
soirée de
célibataires
quinze gars
seuls
fixent le
comptoir
quinze gars
prennent en
feu
sans
extincteur
quinze gars
sans
glace dans leur
verre
sans verre
dans leurs
mains
quinze gars
sans
tête
on se dit
« on crisse
notre camp
d'ici. »

Tu pourras
crisser
ton camp
mais tu ne pourras pas
casser le
château de
cristal.

Tu danses dans ta
cuisine
la victoire
la fracture
ta bouteille de
vodka
est vide.

Au fond
tu trouveras
une nouvelle
religion.

Religion de Fancy Feast

À 5:21 t'es drunk
à te demander
si Jésus
Bouddha
avaient
des pénis
coupés au sécateur
lancés pour nourrir les chiens
des corps
en miettes pour
la bouffe à chat.

dimanche 7 octobre 2012

Girl help me

Le petit
coeur
de mon chat
bats
sur mon
pied
comme s'il
avait bu
vingt mille
cafés.

J'ai bu
vingt mille
cafés
si je saute en bas
de mon balcon
est-ce que
je vais
atterrir en
Norvège?

L'automne
d'une année
sans manque
sans corps
sans votre
inceste.

samedi 6 octobre 2012

Kain


Dans Final Fantasy IV
Kain
te trahi
deux fois.

Puis tu
le reprends
quand même
dans ton équipe.

Sans poser
de questions.

J'ai jamais
compris
pourquoi.

vendredi 5 octobre 2012

Bière de la victoire

Avec l'épée
invisible
on aura
abattu
le dragon de la
plus longue session
de tous les temps.

Une ruche
dans le ventre
Ô Drunkziak
tu ignores
son bourdonnement
tes oreilles
salies
par la
fatigue
nettoyées par
l'oubli.

« T'as pas baisé
depuis
longtemps
toi
hein? »

En effet
collègue
et ma canette de Sapporo
chante le nouvel
empereur noir.

Le repos
du guerrier
de pixel
dans ma tour
de Villeray
ce soir.

jeudi 4 octobre 2012

Le darque knight sur la voie du Bouddha



Ossetie de casque
noir et
lourd
tu transportes
comme un aquarium
comme une mère
chatte
par la peau du cou
une tête
plus lourde
encore.

James O. Incandenza
s'est fait
sauter
la caboche
dans le
four micro-onde.

La mienne
tranchée
par son refus
roule en bas
de St-Denis.

Longtemps
après la fin
tu devras
dormir
sans bonwi.

Ton chat
sous ton
bras
dans le lit.

mardi 2 octobre 2012

Mont des épreuves

Musique de
guerre
tu marches
trop vite
à la main ton
épée aussi invisible
que toi
dans le métro
sur la rue
elles ne
te voient
pas
flamber
vif
dans tes souliers.

Elles ne te
voient pas.

Invisible
spell
t'as avalé
un fantôme
tu clignotes
réapparaîtra
de l'autre
côté des
murs
stationnés
en double.

Ton quartier
une montagne
aplatie
enfants
on disait
le mont
des ordéals
tu as sur la
conscience
le massacre de
Mysidia.

Tes souliers
brûlent
et tu
t'envoles.

dimanche 30 septembre 2012

Trente-quatre

Ici
il n'y a pas
de rouleau compresseur
la haine
se fait
toute petite
en boule
sous le lit
les scutigères
s'en occuperont
avec leur
caresses
transparentes.

Ici
ce soir
même la tristesse
est partie
en balade
pieds nus
sur le
métropolitain.

Jouer
dans le traffic
danser
entre les
autos
endormies
leur
tendresse
fatiguée
usée
et patiente.

On
s'endormira
on
se réveillera
en même temps
l'année
d'après.

samedi 29 septembre 2012

Devenir Paladin

Part 
from your 
past! 
Conquer 
your 
Darkness 
within! 
If you can't 
overcome 
your 
past self,
the sacred 
power of Light
will not
accept
you!

jeudi 27 septembre 2012

Ton cadeau d'anniversaire

Encore un petit
peu
de venin
encore
une petite
dose
de poison
sur
deux
trois
fleurs
en plastique.

By the way
sincèrement
merci.

Deux minutes avant ma fête

Drunkziak à capuchon
tu te cherches une station
pour y crisser
ton bixi
et rentrer
chez toi.

Toutes occupées.
Tu vas au
parc
Jarry.

Tu pousses le
bixi
de toute tes
forces
ça te
résonne dans les bras
il est
lourd
comme ta peine
il est
ridicule
comme ta peine
qui te dévore
l'âme
quand même
la lumière allume
jaune
devient verte
t'es libre
tu cours sur Faillon.

Drunkziak
revient
de chez
Ed Hardcore.

Trois bières.

On s'est
sauvés
on s'est
cachés
du lancement
on a chacun
nos raisons.

* * *

Il a demandé
il parait
« J'ai tu le droit de
trouver ça beau. »

La beauté ne change
rien
du tout
ne te redonne
pas ce que tu
as perdu.

Tu as tout
perdu.

Et tu chies
sur la
beauté
ce soir.

Une trace noire
dans le visage
de la beauté.

C'est ma
fête
dans
deux minutes.

Ne rien
comprendre
et
disparaître
sera notre lot
engloutis
par la panne
d'électricité
du soleil.

* * *

Je suis
né à
minuit
cinq minutes
le 27
septembre
1978.

Je m’appelle
Jean-Philippe
Morin.

samedi 22 septembre 2012

Villeray Post-Apocalyptique

On déménage
toujours
pour repartir
à neuf
je suis arrivé
dans un quartier
déjà usé.

Je l'ai scrappé
d'avance.

Je l'ai brisé
vite.

Il s'est cassé
ensuite.

Rues
fêlées.

Villeray
en morceaux.

Ma part
de faute
là-dedans.

Je marche
dedans.

vendredi 21 septembre 2012

Dans le livre des autres

Comment tu trouves ça
être dans son livre
(beau,
il m'a fait
pleurer)

Comment tu trouves ça
être dans le mien
(il ne pousse
pas
je sème
un accident de char
dans de la
terre
morte)

Je traverse
le corridor
au complet
les yeux
fermés.

Je laisse
la bouteille
rêver à l'hiver
derrière
la vitrine.

Jean-Philippe
hijack
Drunkziak.

Pas besoin
de liquide
pour être sad
solide.

lundi 17 septembre 2012

Vodkaziak Helpless Child

Drunkziak
tu ne coûtes pas
cher
à faire
apparaître.

Un petit verre
de vodka
et te voilà.

Mon crisse
et tes
décisions
de crisse.

Tu ressasses la même
crisse d'affaire depuis
le début
Drunkziak.

Ta gueule Drunkziak.
Ta gueule Car Zizi.

* * *

Enfin les pieds froids
c'est l'automne
on attend
que le vent
t'arrache
comme les
feuilles
te disperse
comme les
feuilles
te décompose
comme les
feuilles
que l'hiver
t'ensevelisse
comme
les feuilles
mortes
tout sera
blanc
tout sera
clair
limpide
lumineux
aveuglant
à en perdre la
tête
à te réduire
les idées
en
poussière
blanche
en cristaux
brisés
fracturés
concassés
en miettes.

On est patient.

On attend.

On attend.

dimanche 16 septembre 2012

Partay à Villeray

Drunkziak aime
s'imaginer
des triangles imaginaires.

Il ne se passe
rien
Il ne se passe
jamais
rien.

Sous son masque
sa perruque
son chapeau russe
sous quatre
cannettes de Grolsch.

Longs cheveux bruns
Longues jambes
Long sourire
On ne
s'est pas
présentés
et je
suis
parti sans
rien dire.

Deux trois coups
de pédale
t'es dans ton lit
une vraie joke.

Dans l'escalier t'avais
un mot à dire.

Tu ne l'as pas dit.

Bonne soirée, genre.

samedi 15 septembre 2012

Le prophète

Tu te crées
un labyrinthe
dont tu ne peux sortir
tu installes de fausses
portes
monte un fauteuil
avec ta
haine
monte une table
avec
sa caméra de surveillance
tu as des outils
tu as le marteau
tu as le plan
de ton désir
il n'y a
même pas de piège
une roue dentelée
tu les vois
des trappes
tu les imagines
ensemble
des oubliettes
tu les imagines
au plafond
fais ta vaisselle
d'une semaine
et tais-toi.

Le long
de la rue
Berri
ta chemise
se tache de
sueur.

Le long
de la rue
en sueur
la bouteille se
vide.

Une sieste
tu disparais
deux heures.

Une sieste
tu cesses
de la voir
à l'envers.

Les gars de clôture
Les gars de clôture
Les gars de clôture
n'ont pas
de patience.

mercredi 12 septembre 2012

Onebeerziak

Comme en Islande
une petite bière
en soupant
après une journée
bien remplie

est suffisante
pour invoquer

Drunkziak

est suffisante
pour provoquer

le sommeil

n'est pas de trop
pour révoquer

son image
dans le lit.

lundi 10 septembre 2012

Léger Drunkziak

Contrebande de bouteilles
la vodka est de retour
dans l'armoire.

Elle était venu
la chercher à
une heure du matin
une nuit
de pleine lune

pour écrire.

Moi aussi
j'écris ce soir
une histoire
qui donne envie
de boire.

Une histoire
où on buvait
pas mal trop.

Hydromel,
vin,
scotch,
pas le temps de niaiser.

jeudi 6 septembre 2012

Jour d'élections

En me réveillant
je vois que la bouteille
est presque vide
c'est ma faute.

Deux boîtes de
CD ouvertes
sur le plancher de
la cuisine
on a pas trouvé le CD
de Björk.

Son livre
dédicacé sur la table
Son dessin
dans mon cahier
deux verres vides.

Je lis son petit recueil de
poésie
sur le divan
avant de m'habiller.

C'est beau.

dimanche 2 septembre 2012

Attaque! / Le grand annihilateur

Tu achètes une marque
de whisky
parce qu'elle l'avait mentionnée
et que tu n'y
connais rien
et ne
veut pas
en savoir
plus.

C'est le rouge
dans le ciel
au nord de Montréal
qui
provoque
les attaques.

Sur le balcon
suspendu
longtemps on
attendra l'arrivée
de l'indifférence.

Faire sa visite
l'autre côté de la frontière
le lendemain
de chaque
journée
trop claire.

vendredi 31 août 2012

Se lever à deux heures de l'après-midi

Allongé sur le divan
dans le sous-sol
chez Ed Hardcore

Je regarde
tournoyer
une toute
petite
tornade
sur le plancher

l'ego
spinne
comme un chien
qui
veut
s'arracher la queue

avec les dents.

Éternel retour

Je raconte souvent
la même histoire
hilarante
du petit geek
qui se fait
avoir.

On rigole et
on n'en
revient pas.

On marche du plateau
jusqu'à Villeray.

Je rentre chez moi
enlève ma chemise
m'ouvre une autre bière.

« Quel con! »
me dit-on
quand je la
raconte.

« Quelle... »
on en perd nos mots.

Nos mots se coincent
dans les
bouches d'égoûts
les craques de trottoirs
les hurlements des
mendiants
sous les roues des autos
les mots se perdent
aspirés par
la pleine lune.

Et j'écoute Swans à répétition.

I'm so glad, I'm better than you
I'm so glad, I'm better than you are.

N'apaise rien du tout.

Le calme
arrivera
en dépit
des épées
que nous ne pouvons
jamais
brandir.

jeudi 30 août 2012

Love will save you

And love will save you from the guilt you feel when you
betray your only friend
Love will save you from yourself when you lose control
And love will save you from all the lies your lover ever told you
 

But it won't save me.

(Love will save you, Swans)

mercredi 29 août 2012

Équipé pour veiller tard

Entre deux rangées
à la SAQ
une jolie fille
en plein mon genre
une petite brunette
pâle
me regarde
avec une moue
de dégoût prononcé
quand elle me voit
tenir dans une main
une bouteille de
whisky Jameson
et dans l'autre
une bouteille de
vodka Moskovskaya
puis elle retourne
voir son chum.

Choisir une bouteille de vin.

samedi 25 août 2012

Lavage

Pendu à ma poignée de porte
m'attendait un sac
et un papier
avec mon prénom
et mon adresse
son écriture que je n'avais
jamais vue

à l'intérieur du sac
mon livre préféré
mon chandail préféré
imprégné de son parfum
l'odeur si forte
que le corridor entier
se remplit
elle envahi chaque recoin
et je ne suis plus ici
j’apparais
dans sa salle de bain à 5 heures du matin
juste avant de...

C'est la fin.




Le souvenir comme
l'odeur se dissipera
au lavage.

lundi 20 août 2012

Trahison

Il faudra gravir
les montagnes
franchir 
les glaciers
on sera
trempés
sous la
pluie
glaciale.


Rejoindre la vallée
on y sera avec nos chats
le peu d'amis qu'on a
pu trouver
sur notre chemin
au cours de nos
vies
ils
seront tous là
réunis.

Sans exception.

vendredi 17 août 2012

Ancien ami

Drunkziak
s'il t'avait devant lui
ce soir
te crisserait
son poing osseux
dans face.

samedi 11 août 2012

Suite

Et après c'est
"Somebody that I used to know"
Gotye.

Heille télé tu fais exprès
ou quoi?

"But you didn't have to cut me off
Make out like it never happened
And that you were nothing
(...)
Now you're just somebody that I used to know."

Oui, nettoies-moi avec ton gros
dubstep sale
evil télévision
svarti daudi tonight
"Now fuck the pain"
(paroles authentiques).

Avec mon doigt
je pioche comme un
débile sur mon iPad pour essayer
d'écrire ces conneries.

Bientôt rôder une dernière fois
les rues de la capitale
la plus au nord
du monde.

* * *

Oh, c'est Lykke Li
"I follow rivers"

"I, I follow, I follow you,
deep sea baby, I follow you."

Elle court dans la neige
rattrape
l'homme
l'embrasse
ses yeux injectés de sang
il faudra
pousser
les romantiques qui survivent
dans les chambres
de magma.


Over

Heille attention Drunkziak
tu renverses ton verre
la bouteille de mort noire
achève
(37,5%)
un verre de bière coûte 
900 couronnes dans 
les bars
et ça suffit les dépenses.

On devient hilare
et
sentimental.

Heille j'ai chaud
je lance mes vêtements
sur le lit.

Envoye le chandail
les jeans
mes épaules en lambeaux
brûlées par le soleil
du lagon bleu.

Le calorifère est
l'eyjafjallajökull
la fenêtre crache de l'air froid
la télé bêle du pop
nova TV.

C'est le moment 
où tout devient
signe
la télé me jette
un résumé
de ma vie.

"Over" de Gus Gus
électro islandais.

"And i wonder why, why we didn't try this time
We didn't even try, try to make this right"
Bien dit, mon cher.
Pourquoi déjà?
Over, hein? Quoi? 
C'était même pas
un début.

Et ensuite
"Post break-up sex" de The Vaccines
Il chante
"post break-up sex
That helps you forget your ex
What did you expect from post break-up sex?"

Bien dit, mon cher.
Qu'est-ce que tu expectes? 








Svarti dauði

Une lente mort noire.

C'est le soir
le plus froid à
Reykjavík
jamais on n'échappe
à la lumière.

Dans ma chambre
impossible de
baisser le chauffage
on suffoque.

Demain je reviens
dans les
amouriales.

Sur le calorifère
je fais sécher
les pages de mon journal
trempées pendant ma marche
sur le glacier.

J'ai lancé
l'arenier au fond
d'un moulin dans le 
Vatnajökull.


Enda ferð

Í gærkvöldi
à hótelherberginu mínu 
Ég klára flöskuna af
brennivíni.

Þú gleymdi mér. 

Ég veit.

samedi 4 août 2012

Drunkziak à Reykjavík

Brennivín
et mon
visage calciné
je le cacherai
je ne parle
plus depuis
des jours
je ne peux
me cacher
du soleil encore
suspendu
à minuit
au-dessus de l'océan
Sólstafir
rayons crépusculaires
elle est
l'air froid
elle a dévoré
tous les arbres
d'Islande
elle est les
glaciers
qui m'attendent en
embuscade
au-dessus des montagnes
elle est le soleil
qui me ravage
le visage
à minuit
mon paysage
dechiré
ses yeux les poissons
des rivières trop
blanches
elle envahi le ciel
ses nuages d'orages
passeront
sans pluie
laisseront la terre nue.



vendredi 20 juillet 2012

9

Quand Drunkziak
va à un show
tout seul
il remarque qu'il est
celui qui est le plus
dedans
dans toute la salle
au grand
complet
il n'est pas distrait
par ce que
ses « amis »
pourraient penser
de lui
quand il headbang comme
un défoncé
mental
lance
les horns dans les airs
air guitar
comme un débile
sue
chante
crie
grouille les jambes
tout le kit
ce qui ferait honte à n'importe
quelle
petite madame
avec qui il
pourrait se
trouver mais il
ne s'y trouve
pas.

Anonyme
Imperceptible
tout le monde
s'en
câlice.

Il a bu
trois bières
bien espacées
pour pouvoir
aller pisser
entre chacun
des bands.

Il n'a pas loin
où aller
pour revenir chez
lui
en bixi.


Dans un show
metal
il y a trois filles
dans la salle
avec leur deux chums
chaque.

Il y a une qui le
regarde.

Il s'imagine qu'il pourrait
la ramener.

Ha. Ha. Ha.

mardi 17 juillet 2012

Lucky 7

Drunkziak a peur
des coïncidences
de la synchronicité
du sixième degré
de séparation.

Qui nous réunira tous
autour de la même bouteille
vide
autour du même
lit.

Chacun dans les
sous-vêtements
des autres.


lundi 16 juillet 2012

Soberboredziak / Canicule jour mille

On attend
la fonte des pôles.

Le niveau
de l'eau
jusqu'aux fenêtres
du troisième
jusqu'aux
avions
jusqu'à
mon ennui.

Le désir
fatigué.

Viendra tout
noyer
comme une poche
d'hostie de
chatons
hurlants.

vendredi 13 juillet 2012

Dégriser

Darnziak et
Drunkziak dégrisé
marchent
la nuit
dans les rues
du quartier.

Les rues
ont de longues jambes.

Ils marchent
sous la minijupe
des lampadaires.

Il y a des filles
partout
dans le ciel.

Drunkziak dit :

- Les restaurants
me blessent
avec leurs
reflets fantômes
les tables
vides
sont trop
heureuses.
 
Darnziak dit :

- Pourquoi ne pas
boire?

Drunkziak dit :

Les bouteilles
mordent.

Je veux

dégriser.

mercredi 11 juillet 2012

Number 5

Drunkziak
comme un chat
me rapporte
tous les matins
dans sa
gueule

un lendemain de veille.

mardi 10 juillet 2012

Drunkziak Villeray 4

...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...

lundi 9 juillet 2012

Drunkziak Villeray 3 The Revenge

Le troisième Drunkziak a commencé
samedi soir
chez des amis
qui habitent trois rues d'ici
ils arrivent dans le quartier
comme moi
l'écrivain aussi
était là.

On a vidés toutes les bouteilles.

Ensuite je les ai invités
chez moi
parce que j'avais encore
à boire.
On a marché
la nuit dans Villeray
les avions
étaient
partis se coucher.
Chez moi il y a
un plancher courbé
du scotch
et de la bière.
Le couple est
resté un peu
puis est parti
l'écrivain et moi
on continue de boire.
Je parle
trop
toujours
de la même chose.
Je n'ai qu'un
seul
sujet.
Il fume une cigarette.
On est
assis
par terre
sur le balcon d'en arrière
et on
regarde le jour
nouveau
la lune brillante
dans le ciel
bleu foncé
du matin
à 4h44.

Nous n'avons
pas vu
d'ovnis.








vendredi 6 juillet 2012

Second Drunkziak

Sur le balcon
avec...
Sur le balcon
seul.

Allez, reviens.

La nuit sursaute
au moindre craquement
bondir hors du lit

elle ne reviendra pas.

jeudi 5 juillet 2012

Premier Drunkziak à Villeray

Alors il revient
il a bu 4 verres
avec son collègue
son pote de
drunkness.

Bouffe une frite
McDo
à la plaza St-Hubert
2:54 AM.

Marche jusqu'au nouvel
appart.

Drunkziak est fatigué
de l'espace
dans sa tête.

Drunkziak aime le lieu
où il vit
son appartement bancal
qui penche comme
la tour de
Pise le jour
de son
effondrement.

Drunkziak aime moins
son coeur
couvert de
moisissures
au plafond
de la salle de bain.

La vie penchée
vers
quoi
d'autre
encore.







samedi 30 juin 2012

4:29

Encore de retour
alors que
le
jour
se
lève.

Whatever
Whatever
Whatever works.

vendredi 29 juin 2012

Drunkziak après 6:00 AM

Il écrira
un message
qu'il regrettera

et ne regrettera pas
de regretter

et n'enverra pas.

Le soleil est déjà levé
à son arrivée
le chat lappe
son eau
miaule
de pur ennui
Sa sœur encore sur
facebook.

Encore.

What the fuck
What the hell
What the
Soleil dans les yeux
dans la cuisine à

6:29 du matin.

C'est un vieux
un vieux
dans un corps d'enfant
un vieux
un vieux
un vieux.

La fille au chandail rouge
est belle.
Bonne nuit.

jeudi 28 juin 2012

En attendant Drunkziak

Drunkziak viendra faire un tour très tard dans la nuit.
Caféïneziak s'installe dans la cuisine avec un autre café et l'attends.

lundi 25 juin 2012

Wish I were Drunkziak

Une télé
face contre terre
Les entrailles ouvertes
remplie de pluie
sur le trottoir.

Le lampadaire éteint
Je ne trouve plus ma porte.

Aucune bouteille
dans l'appartement.

Dans une semaine je quitterai
Rosemont.

* * *


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samedi 23 juin 2012

Drunkziak level maximal

À 3h20 chanter la chanson de Saint Seiya
avec Mathieu A.
On se sépare vite
je continue
seul.

Descendre de mon bixaoul à 4:00 tapant
la station la plus à l'est
sur Beaubien
Juste avant Pie-IX
Le ciel devient clair
il reste sept jours.

Ne jamais plus remettre les pieds
ici
avant cent vies.


Tabula Rasa.

Les oiseaux
abattus
un par un.

mercredi 20 juin 2012

La canicule avec Drunkziak

Le film refuse de se laisser
voir.
L'anglais danse
par les craques du plancher.

Le carillon du iPad
sectionne
son esprit
le divan
pleure
de chaleur.

« Ce sera ton camp de base »
on glisse dans le trou noir
du fourmilion

facebook.

* * *

Nous montons une expédition
pour ajuster
Climatrol.

lundi 18 juin 2012

Drunkziak par effraction

Il est entré
par la fente
dans
mes yeux.

Pour boire du scotch
dans un verre à
vin.

Le chat
se fâche
après
le silence.

L'ego
lourd
comme un
paquebot échoué
à l'autre bout du
téléphone.

Drunkziak reste dehors

Ce soir
je ne l'invite pas.

Je le garde enfermé
dans le
placard
pendant
qu'Anubis rôde
et
que dans le corridor
les boîtes vides
ont faim.

Le chat lape son eau
je suis loin
du monastère.

Il y aura trop
de caféïne
de désir

dans mon corps
pour dormir
avant
cent ans.

samedi 16 juin 2012

Le soleil se lève



Drunkziak est encore devant son ordi
Il tchatte avec sa sœur
sur facebook
le soleil se lève.

Il se tord de rire
devant l'écran
le ciel s’éclaircit
Il n'y pas de confidences au-delà
de celles qu'il vient de faire.

- Va te coucher!
Je lui crie par la tête
Les oiseaux chantent
Le ciel est rose
du mauvais côté.

Il rit encore
comme un
magnifique
imbécile.






Drunkziak l'insomniaque

Drunkziak ne dort pas
Moi non plus.

Je lui donne un bon coup de pied
- Qu'est-ce que tu fais dans mon lit, man? Je ne t'ai pas invité.
- So what? Tu ne fais que ça, attendre
l'invitation de
vivre.

Il a oublié d'éteindre le stéréo
Hey man, slow down.

Le chat miaule au
meurtre.

Drunkziak va se coucher

Il a reparti le même disque
par paresse
trois fois de suite.

Quand les mots
craquent
« frozen winter shit ».

Il dit qu'il pense
qu'il est l'heure¸
de se coucher.

Chacun seul de son côté.

Drunkziak avancé

No Surprises joue sur le stéréo dans la cuisine. On descend la bouteille de scotch. Il parait que je me suis trompé de saison. Ce n'est pas un drink d'été. Newbie absolu à la SAQ. Je me sentais gêné d'acheter des bouteilles. La dernière fois c'était en 2003 et j'achetais seulement du Smirnoff Ice. Drunkziak rit de moi. Il s'en fiche, heureusement. Il n'est pas difficile. Il boit ce que je lui sert.

Drunkziak soupire.

- T'arrives-tu au stade sad, mon Sadrunkziak?
- Ça s'en vient. Ça se rapproche. Subreptice. Rampant. Invisible sous la table. Heille, man, tu fais pas le ménage des fois? Il y a des tumbleweeds de chat partout dans ton appart.
- Bof. Personne ou presque ne vient me visiter ici. Celle qui est venue, il faisait assez noir pour que...
- Hein? Raconte.

Je lui raconte. Mais quand même pas en public.
Même entre drunks on sait vivre.

* * *

Drunkziak est avancé
sur la frontière
empoisonnée.

Les gens qui parlent durant les spectacles
sont encore trop humains
N'ont pas laissés leur
hostie d'ego stupide
être pulvérisé par la musique
explosé en poussière
répandu aux quatre coins de la salle
détruis ton ego
détruis ton ego
deviens personne
rien du tout
miettes
vapeur
Musique satori
Nirvana signifie extinction
Disparaît
Ferme ta gueule en arrière
Laisse la musique
te montrer
le chemin
du réel
assourdissant.

Qu'on cesse
Qu'on cesse de souffrir.

Sans arrêt.

Drunkziak s'installe

Il prend ses aises
Il a chaud et se mets en
Bobetteziak.
Il se garde une
petite gêne.
Il ferme les
rideaux.

Il écoute Radiohead encore
OK Computer.
Il revient du show il me dit
« C'était tellement beau
Je me suis mouché
après chaque toune. »

- T'es allé tout seul, Drunkziak?
- Oui. Comme un grand. Le gars à côté de moi m'a demandé ça justement. T'es tout seul? J'ai dit oui. Il a dit : « c'est plate. » Je ne trouvais pas. Pas trop. Il a essayé de démarrer une conversation juste au moment où le show commençait. C'est resté en suspend. Tout le long.
- Tu lui as reparlé?
- Juste à la fin, je lui ai dit bonne soirée en le regardant dans les yeux. Je me demandais s'il m'avait vu avoir le  visage en larmes pendant la moitié du show. Il m'a dit aussi « j'ai perdu ma clé d'hotel, ça va bien. » Pauvre gars. Il était sympa. Avant, j'étais assis à côté de deux belles jeunes filles mais elles s'étaient trompées de place. Elles sont parties avant le début.

Drunkziak me raconte la théorie de Ranger, il y a 3 stades quand on boit, le stade happy, le stade sad, le stade violent. Il est encore dans le happy. Tant mieux.

Drunkziak arrive

Sans prévenir
Il est déjà là depuis longtemps
Il attendait dans le placard
Silencieux.

Je me fais passer
pour une fille sur
IRC
comme dans mes profonds moments
d'ennui
de l'été 2003
célibataire seul en appart
à Ste-Foy.

<gars___> alo
<Lady26> NON
<Lady26> KESSTU VEUX TOÉ
<gars___> suce mon penis

<helboy> allo
<helboy> ca va
<helboy> c quoi tu fait
<helboy> je susid e mtl et toi
<helboy> tu as quel lage
<Lady26> À ton avis?

<homlibre> salut
<Lady26> Femme pas libre
<homlibre> ok bonne soirée

<Joe_____> Allo tu vas birn
<Joe_____> Birn
<Joe_____> Bien
<Joe_____> Lol
<Lady26> BIRN
<Lady26> BIRN

<helboy> comment tu tappelle
<helboy> moi c Yothawee
<Lady26> Je m'appelle manchedepelle
<helboy> llol
<helboy> tu as envie de baiser

<BoxSteR> salut miss, ca va?
<Lady26> Oui,
<Lady26> et non.
<BoxSteR> comment ca
<Lady26> chais pas
<BoxSteR> ta p-e juste besoin dune baise

<legars> salut sa va
<legars> a va
<legars> sa va
<Lady26> ça s'écrit « ça va »

<jrm29> alllo
<Lady26> ça prend juste 2 l
<jrm29> lol je sais
<Lady26> BEN ÉCRIS-LE COMME FAUT CRISSE
<jrm29> allo
<Lady26> ALLO
<jrm29> sa va bien

L'écran clignote
Clignote.

En attendant Drunkziak



Je m'installe dans la cuisine
avec une bouteille et
j'attends Drunkziak.